En 1816, le roi Guillaume Ier décide par « règlement organique » de la création de trois universités dans la partie méridionale du jeune Royaume Uni des Pays-Bas. Ces universités doivent être considérées, à la lumière de la politique unificatrice du Roi, comme des instruments visant à renforcer l’unité nationale. L’une d’entre elles se trouve en territoire francophone : l’Université de Liège.

 

Kinker portrait

Portrait de Johannes Kinker,  gravure de 1825

L’Université de Liège fut la toute première université en dehors de la néerlandophonie à être dotée d’une chaire de néerlandais. Le premier professeur à l’occuper, qui quitta Amsterdam pour Liège en 1817, fut l’illustre poète et philosophe Johannes Kinker. Ce fervent défenseur de l’unité Nord-Sud restera à son poste jusqu’à la Révolution belge en 1830, et enseignera aux étudiants liégeois la langue, les lettres et la rhétorique néerlandaises.

Après son départ forcé en 1830, la charge de Kinker est confiée à un de ses anciens étudiants, Jean François Xavier Würth. La politique linguistique du jeune Royaume de Belgique condamne les études de néerlandais à une survie discrète jusqu’à la fin du 19e siècle. Cela va changer grâce à la loi du 10 avril 1890, qui crée une section de Philologie germanique (néerlandais, anglais et allemand) dans l’ensemble des universités belges. Depuis 2002, il est également possible d’associer le néerlandais à une langue non-germanique. À l’ULiège, les étudiants peuvent opter pour l’arabe, l’italien et l’espagnol.

Cover Tweehonderd-jaar-neerlandistiekRedimEn 2014, quelques membres de la section de néerlandais de l’ULiège ont consacré un ouvrage à la riche histoire de leur discipline : Tweehonderd jaar neerlandistiek aan de Université de Liège: Een geschiedenis van de oudste extramurale leerstoel Nederlands (éd. Acco).


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